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Foot: éléments de communication pas durable du tout!

Le Monde détaille les éléments d’échec de notre équipe de France de foot, notamment: comment la communication verrouillée a mené à une catastrophe médiatique….
Le sélectionneur Raymond Domenech nourrit un souverain mépris pour les journalistes sportifs, en qui il voit autant d’incompétents. « Je viens par obligation », a-t-il rappelé, lors d’une conférence de presse. On ne saurait être plus clair. Il y a pourtant au moins une exception, pour lui, dans la profession : sa compagne Estelle Denis, salariée de M6, qui l’a déjà interviewé… pour l’opérateur téléphonique SFR. Cet exemple de confusion des genres est généralisé dans la sphère médiatico-sportive.

« ILS VONT À LA PRESSE COMME ILS VONT AU CHARBON »

Domenech n’a pourtant toujours pas compris cette règle élémentaire de la communication : pour calmer les ardeurs de la presse, il faut, de temps à autre, lui donner du grain à moudre. Le sélectionneur a choisi l’option inverse. Il verrouille avec son chef du service de presse. François Manardo a été pigiste à L’Equipe. Il doit donc en permanence botter en touche devant les demandes de ses anciens collègues.

En conséquence, les conférences de presse sont des siestes. On y tutoie le sélectionneur et ses joueurs pour mieux les laminer après. On leur réclame des autographes avant de passer à l’interview. Une expression résume le malaise des joueurs. Un footballeur « va » à la presse, comme on « va » chez le boucher. « Ils se méfient des médias, de peur d’être pris en défaut, confirme Jean-Pierre Escalettes, le président de la Fédération française de football (FFF). Ils vont à la presse comme ils vont au charbon, pour eux c’est une corvée. »

« C’est une communication subie, explique l’ancien journaliste Karl Olive, qui s’est reconverti dans le mediatraining. Le monde du foot n’a pas compris qu’au-delà du savoir-faire, il y a le faire savoir. » Comme Domenech a toujours esquivé les questions pertinentes, les journalistes ont rapidement cessé de se creuser les méninges. Avant la crise, les dernières séances débutaient invariablement par « Raymond, ton analyse du match… » Pas de quoi rassasier les journalistes, qui évoluent sur un marché concurrentiel.

Avec l’hypermédiatisation du football il n’existe plus, dans le stade, qu’un lieu sanctuarisé : le vestiaire. Là, où, par chance, la langue de bois peut se volatiliser à cause de la pression et de la fatigue. Deux journaux en France se livrent une lutte sans merci pour recueillir les propos qui ont pu s’échanger dans ce huis clos: L’Equipe et Le Parisien. Le dernier a eu l’avantage, en septembre 2009, en révélant qu’une explication avait eu lieu à Clairefontaine entre Domenech et les joueurs. Thierry Henry aurait mis en cause le sélectionneur. Avec l' »affaire Anelka », L’Equipe a pris sa revanche en innovant : sa « une » est directement inspirée des méthodes des tabloïds britanniques avec un titre reprenant une citation trash, illustrée d’un photomontage.

Le banni « ne souhaite pas s’exprimer », jure ce jour-là Jean-Pierre Escalettes. Peu après, il le fait sur le site de France-Soir. L’envoyé spécial du journal présent à Knysna est le biographe de Nicolas Anelka. Interrogé aussitôt par les télévisions, il se reconvertit en porte-parole de l’attaquant de Chelsea.

« UNE ÉQUIPE QUI NE SAIT PAS PARLER D’ELLE-MÊME »

Avec la TNT, les sites Internet et Twitter, on assiste cette année à un déferlement médiatique jamais vu autour des Bleus. Sans parler des chaînes de télévision qui, toutes, ont embauché des footballeurs retraités ou en mal de terrain. Les consultants interrogent les joueurs qui sont interviewés par les journalistes qui questionnent les consultants. Le microcosme perd les pédales. Il faut avoir vu l’ancien milieu de terrain des Bleus et nouveau consultant de Canal+, Sylvain Wiltord, poser des questions lors d’une conférence de presse. Lui qui, avant, fuyait, voire méprisait les médias… »
L’EthiClub du lundi 28 juin sera donc l’occasion de comparer les com. des entreprises et celle des « Bleus », pour une communication durable, en transparence, voulue et non subit…

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