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Retour sur l'EthiForum: "Les technologies vertes, oasis ou mirage ?"

Le 06 Avril dernier, EthiCum en partenariat avec EticWeb et le SKEMA Business School, avait  invité le spécialiste français de ce domaine: Frédéric Bordage, fondateur de GreenIT.fr, membre du Comité d’Orientation Stratégique de l’Afnor, intervenant auprès du Cigref et du Syntec pour animer l’EthiForum « Les technologies vertes, oasis ou mirage ? »

 

Etaient aussi réunis:

Laura Draetta, Maître de conférences en sociologie à Télécom ParisTech, site de Sophia Antipolis. Elle y enseigne la sociologie de l’innovation et la sociologie de l’environnement et du développement durable.

Alain Bories , Président SophiaTechnoCycle. L’association Sophia TechnoCycle lutte activement contre la fracture numérique en réparant tout matériel technologique dans son atelier de quartier, à Sophia Antipolis.

La communauté d’agglomération Sophia Antipolis -qui gère la collecte des déchets, l’association Actif-Azur , Sophia .

La conférence était animée par Valérie Gauthier, Vice-Présidente EthiCum, co-gérante EticWeb, société spécialisée dans les logiciels libres et le Développement Durable.

Les TIC, Technologies de l’Information et de la Communication avaient été promues comme enjeu socio-économique majeur dès leur apparition dans les années quatre-vingt avec la promesse d’une économie de papier, d’énergie, de temps etc…

Frédéric Bordage a d’abord fait un vaste tour d’horizon de ce bilan en permettant aux participants de mettre au clair quelques concepts de base sur la nécessité d’agir face aux changements majeurs que nous connaissons aujourd’hui.

Au XXI ème siècle, il est clair que les promesses des TIC n’ont pas toutes été tenues… C’est un des secteurs qui produit les déchets les plus toxiques et dont les impacts sociaux ont souvent été montrés du doigt (Cf. affaire Foxconn).  L’électronique est le produit dont la fabrication demande le plus de ressources naturelles non-renouvelables.

La notion de « Sac à dos écologique » ou Mips est évoquée : Le sac à dos des TIC est très lourd…Quel « Sac à dos »? Celui du poids des ressources nécessaires pour faire un produit fini.16.000 pour 1dans le cas d’une puce électronique, c’est à dire qu’il faut 16 000 unités de matière pour fabriquer 1 seule puce.

 

Et cette économie s’inscrit dans le maelström global d’une humanité surpeuplée et sur-consommatrice des ressources qui permettent, pour le moment, à nos sociétés de fonctionner dans le gaspillage et l’insouciance…

Pour combien de temps encore? Se sont demandés les participants du Forum.

Notre empreinte écologique est bien trop forte. Il faudrait la diviser par 4 d’ici 50 ans.

Comment estime t-on cette « empreinte »? L’empreinte écologique évalue la pression qu’exercent sur les écosystèmes terrestres nos productions, notre consommation et nos déchets. Pour cela, elle calcule la surface dont une population a besoin pour produire ces biens matériels et immatériels, c’est à dire les services. Sur le plan quantitatif, à l’échelle mondiale, l’empreinte carbone est la composante la plus importante: elle représente 52 % de l’empreinte écologique totale.

Quant aux déchets électroniques, c’est aussi un constat affligeant que F Bordage a souligné, en chiffres: 75 millions de tonnes de DEEE (Déchets d’Equipements Electriques et Electroniques) par an d’ici 2014 dont la plupart sont et seront enfouis dans des décharges et dont les composants hautement polluants (cadmium, mercure, métaux lourds etc…) se répandent dans le sol, l’eau du sous-sol, les fleuves et rivières…

Que peut-on faire? Des solutions existent!

Les intervenants de ce Forum étaient là pour en témoigner.

D’abord que les organisations  intègrent le Développement Durable comme un élément stratégique de leur GOUVERNANCE.

Actuellement, celles-ci exploitent la notion de D.D comme argument de vente, alibi de communication, image marketing… En mettant en œuvre des consignes de réduction de la consommation d’énergie (on éteint son ordi, on utilise les 2 faces de la feuille A4 etc…) qui n’ont qu’un faible impact en fait.

Sachant que le plus fort impact écologique d’un produit informatique réside dans sa fabrication et sa fin de vie, il faut acheter en priorité des produits « éco-conçus » et labélisés, résister à la pression « logicielle » qui nécessite d’augmenter les capacités des ordinateurs à chaque changement de système d’exploitation ou le logiciel. C’est à dire à ne pas changer d’ordi tout les 3 ans, de système d’exploitation, de logiciels  et  de veiller à remettre ses vieux équipements informatiques à des associations qui les reconditionnent, les recyclent.

Cette action est rentable économiquement et socialement, comme l’ont expliqués  les représentants d’Actif Azur et Sophia Technocyle, qui travaillent avec un ESAT (les maurettes).

C’est ainsi qu’une entreprise ou collectivité peut piloter sa RSE en jouant sur les 3 périmètres du « sustainable I.T »: l’économique, le social et l’économique.