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Sexe, pouvoir et politique;quelle éthique?

L’ EthiCafé du Mercredi  29 juin 2011, animé par Philippe Bellissent avait réuni une trentaine de personnes pour tenter de répondre à l’interrogation; Sexe, pouvoir et politique: quelle éthique ?

P Bellissent a proposé une introduction au débat en l’éclairant de l’actualité de ces dernières semaines qui s’est focalisé parfois à l’excès sur deux affaires mêlant pouvoir, sexe et politique. La sur-médiatisation des affaires DSK et Georges Tron est significative de la fascination qu’exerce dans le public ce mélange des genres. Au delà de la chronique des événements de quoi ces affaires sont elles le symbole ? Pourquoi suscitent-elles un tel intérêt, même s’il est parfois entretenu et amplifié par la sphère médiatique ? Quelle est enfin, la différence dans l’imaginaire collectif, du traitement réservé aux protagonistes dans deux systèmes judiciaires différents et dans deux conceptions différentes d’une société démocratique ?.

Un psychanalyste, Patrick Amoyel, psychanalyste, professeur à l’Université de Nice, un journaliste, Paul Barelli, journaliste, vice-président du club de la presse CPM06 et un juriste spécialiste de droit pénal, Pascal Pignarre, avocat au barreau de Nice, docteur en droit pénal, chargé de cours à l’Université de Nice nous avaient fait l’amitié de venir  donner leur analyse de cette relation justice/média/moral.

Ces professionnels expliquent d’abord combien et comment la vitesse et la globalisation de l’information, via les nouveaux médias (Twitter, internet etc…) cour-circuitent le temps de la Justice -forcément très long, surtout en France- et le temps des journalistes qui se doivent par déontologie, de vérifier les faits avant de les publier.

Monsieur « tout le monde » devient un journaliste en puissance du moment qu’il détient une information et peut facilement la diffuser au monde entier.

La « presse papier », déjà en difficulté financière depuis des années, ne peut s’accorder du temps pour évaluer les conséquences d’une information publiée, alors que celle-ci est immédiatement et sans précaution éthique, affichée sur les écrans de téléphones mobiles…

Comment refuser un « scoop » qui permettrait de vendre des milliers de journaux sachant qu’il sera tôt ou tard publié sur Internet?

Le débat évoque aussi les relations sexe/pouvoir avec le témoignage « expert » d’un ancien cadre territorial. Celui-ci décrit le phénomène de « cour » qui entoure tout homme politique, tentant de l’influencer par tous les moyens dont les courtisans disposent, dont la séduction…Le « puissant » n’a plus de conscience vraie de la réalité, les technocrates sont dépassés, voir dégoûtés..

Certains participants insistent sur une conséquence de l’événement DSK qui est une forme de libération de la parole, en particulier des femmes, un regain d’intérêt pour le féminisme qui ose parler de la réalité du harcèlement « ordinaire » ou banalisée des femmes dans certains cercles de pouvoir et de hiérarchie…

Il est important que les violeurs de femmes soient condamnés et pourchassés quelle que soit la forme du viol y compris « domestique » mais aussi que les violeurs d’enfants les soient non au nom de l’ordre moral mais au nom de la dignité humaine intangible.

Ce poste a 1 Commentaires

  1. Philippe dit :

    Cet EthiCafé – et la remarque faite concernant la « libération » de la parole – a permis un éclairage particulier et instructif à ceux – et même celles – qui peuvent s’étonner que Tristane Banon ne dépose plainte « que » 8 ans après les faits qu’elle reproche à DSK (et que la Justice devra élucider et prouver). Les viols et violences en tous genres, mais aussi les oppressions et humiliations subies par les individus et par les groupes voire même les peuples, sont mémoriellement indélébiles et ceux et celles qui exercent un « pouvoir » de quelque nature que ce soit (pas seulement politique mais aussi familial, entrepreunarial, etc.) et qui perdent le sens des réalités au point de se croire « supérieurs » et « invincibles » doivent prendre conscience (d’une façon ou d’une autre) qu’au travers parfois d’un jugement ils paieront leur dette à la Société qu’ils pourront dans certains cas réintégrer, ils seront peut-être même « pardonnés » mais leurs actes ne seront jamais « oubliés » par les « concernés » parfois identifiés comme les « Indignés ».

    Nous en avons la preuve tous les jours. A tous les niveaux. Il y a une sorte de « devoir » permanent pour tous, à le rappeler, à tous, tout le temps.

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