Blog

Bonne pratiques et production de sens

Les entreprises sont sommées désormais d’appliquer à leur management, leur organisation et leur profit, des « bonnes pratiques »…Nous allons en parler lundi prochain.

Outre le fait évident de respecter les Lois du pays, ces pratiques dites bonnes sous-tendent un respect à des « valeurs » qui auraient alors la vertu d’indiquer un « sens » à l’activité économique qui consiste à produire des objets, des services, pour une société avide de les consommer. C’est la croissance, le progrès etc…

Nietzsche écrivait:« n’importe quel sens vaut mieux que pas de sens du tout », mais cette proposition me semble « balayée » aujourd’hui par une apathie, une indifférence des individus- consommateurs.

Je prends  l’exemple d’Apple et de son fondateur S. Jobs qui vient de décéder et a été encensé comme le plus exemplaire des créateurs d’entreprise. Effectivement, qui n’a pas son « I Mac, Pod, Pad, etc etc » fait figure de pauvre type. Pourtant, les produits Apple sont polluants, fabriqués par une armée d’esclaves chinois, vivant sous un régime totalitaire (qui n’a de cesse de soutenir des dictatures comme la Syrie). Tout le monde s’en fiche, donc. C’est la mondialisation. C’est la crise……

Dans ce nouvel âge de la démocratie ultra-individualiste, où le désir et le plaisir sont rois, l’éthique « soft » et cool triomphe et le système reproduit de façon élargie les appareils de sens et de responsabilisation dont l’œuvre consiste à produire un engagement vide »*.

Frédérique Cerruti

*Gilles Lepovetsky: l’ère du vide. 1993.

Ce poste a 0 Commentaires

Laisser un commentaire